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Josy Anne Genetaud

Josy Anne Genetaud

Cuisine et tradition en Périgord noir

Comme chacun d’entre nous, je suis une personne  inscrite dans l’humanité. Comme chacun d’entre vous, je suis une personne unique. Unique, je le suis par mes gènes, certes. Unique, je le suis, car je suis née et ai vécu dans  un temps, dans une famille et dans un lieu précis.

Pour parler du Périgord noir, je ne puis parler que de mon Périgord, de celui que je connais, de celui où j’ai vécu, c’est-à-dire d’une petite parcelle de celui-ci. Je ne puis parler au nom d’autrui. C’est pour cette raison c’est que j’ai entrepris, dans ce recueil, d’évoquer mes souvenirs qui seront peut-être partagés.

Parler de la cuisine et des traditions en Périgord noir est sans doute une ambition trop globale car chaque maison, chaque famille est différente et chaque personnalité apporte sa marque propre. En conséquence, j’ai pris le parti d’évoquer ce que je connais le mieux : mes souvenirs d’enfance.

Née dans une ferme précise, la Croix d’Alix, inscrite dans un village précis, Marquay (24620), j’y ai vécu à une époque précise : les années 1950-1960.

À cette époque, en Périgord noir, l’activité agricole occupait plus de 50 % des actifs, les fermes étaient petites, moins de 15 hectares cultivables, l’agriculture était à dominante vivrière. Chaque ferme vivait presque en autarcie, peu intégrée dans les circuits monétaires. Il s’agissait avant tout de subvenir à ses besoins premiers : manger pour vivre. La vie quotidienne tournait autour de la subsistance.

En même temps, cette période des années 1950-1960 correspond en Périgord noir à une transition, voire une rupture, entre la vie traditionnelle, continuité du XIXe siècle, marquée par la polyculture et l’entrée dans la vie moderne avec la mécanisation, la spécialisation et l’agriculture commerciale. Cette mutation et cette ouverture sur le monde ont eu des conséquences notables sur les styles de vie…

Dans les années 1950, le Périgord noir était en retard par rapport à certaines régions de France. Vivant là à cette époque, j’ai été sensible au savoir vivre, au savoir être, au raffinement, oui, au raffinement de cette vie d’autrefois. Traditions culinaires… intelligence des besoins essentiels de l’homme…sans parler des valeurs qui restent universelles et qui perdurent… comme le sens de l’hospitalité…

Certes, à cette époque là, nous ne roulions pas sur l’or, comme on dit dans les milieux populaires. Mais nous ne manquions de rien ! Peu exigeants par rapport à cette société de consommation naissante, nous profitions pleinement de notre cadre de vie exceptionnel, de  la nature environnante.

Souvenirs culinaires, souvenirs d’une immersion totale dans un environnement, une nature généreuse, merveilleuse et silencieuse où l’empreinte des autochtones était à la fois forte et discrète.


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