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Hugo Jauffret

Hugo Jauffret

Je ne suis pas un robot (Eyrolles)

UN ÉCLAIRAGE PERCUTANT SUR LA FACE CACHÉE DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

Ludovic et Yacine travaillent pour Hemisphere, une société qui propose d’automatiser de nombreux services au profit d’entreprises du Web. Mais en attendant la mise au point d’algorithmes sophistiqués, ces services sont en réalité effectués sous forme de micro-tâches par une armée de travailleurs de l’ombre bien humains, les taskers.
Yacine est l’un d’eux. Enchaîné à son ordinateur, il obtient quelques centimes par micro-tâche réalisée. Les missions sont répétitives, la pression à la « performance » constante et le rythme, inhumain. Alors qu’il voit son compte Hemisphere bloqué pour des raisons inconnues, Yacine décide d’agir.
Ingénieur célibataire de 30 ans, Ludovic s’ennuie profondément chez Hemisphere, et s’interroge sur le sens de son engagement. Arrivé au bout de ses illusions, il prend lui aussi une décision qui va changer le cours de sa vie.
Émilie est une journaliste ambitieuse, bien décidée à publier un livre-enquête choc. Elle a trouvé son sujet : la face cachée des algorithmes et l’esclavagisme moderne dans une entreprise comme Hemisphere…
Hugo Jauffret signe un premier roman captivant, au plus près du quotidien méconnu des « travailleurs du clic ». À travers une intrigue tendue, il nous parle des dérives des ogres du numérique, de la perte de sens en entreprise, mais aussi des générations qui ne se comprennent plus. Un récit-enquête inoubliable !

EXTRAIT
« Émilie poussa la porte en tôle de fortune. À l’intérieur, une chaleur suffocante lui écrasa la poitrine. De larges planches de bois posées sur des tréteaux se succédaient de part et d’autre de l’entrepôt ; il devait y en avoir une vingtaine en tout et pour tout. Sur chacune d’elles était fixé un panneau percé de trous, desquels sortaient un nombre incalculable de câbles électriques. En s’approchant, Émilie comprit de quoi il retournait. Au bout de chaque câble pendait un smartphone bon marché, probablement des secondes mains de marque chinoise ; un travailleur était installé devant et tapotait frénétiquement sur chacun d’entre eux, dans une chorégraphie finement orchestrée. Au total, chaque personne devait être en charge d’une soixantaine de smartphones, estima-t-elle. Ils s’abonnaient à des comptes à la chaîne, laissaient des commentaires bidons, likaient des pages, cliquaient sur des bannières publicitaires, puis passaient à la tâche suivante. Les bots étaient en réalité faits de chair et d’os. »

À 30 ans, Hugo Jauffret est juriste spécialisé dans la protection des données personnelles.




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