Franck Courtès

À pied d’oeuvre (Gallimard)

Un récit littéraire saisissant sur l’expérience du déclassement, de la pauvreté et du versant sauvage du monde du travail.

C’est l’histoire vraie, à la première personne, d’un photographe à succès qui, à l’âge de 55 ans, cesse son activité pour devenir écrivain, et découvre la pauvreté : Franck Courtès vit avec 250 euros par mois. Pour subsister, il se tourne vers la Plateforme, une application qui met en concurrence les chercheurs d’emploi et les oblige à casser leur prix. Lui qui n’a aucune aptitude manuelle s’improvisera manœuvre pour l’entretien de terrasses, l’évacuation de gravats, le nettoyage de vitrines, le transport d’objets lourds… En racontant son déclassement, il dévoile, non sans humour, un monde sauvage, où gravitent chômeurs et sans-papiers en proie à toutes les arnaques, humiliations et souffrances physiques. Récit radical, saisissant, À pied d’œuvre est le livre d’un homme prêt à payer son engagement au prix fort, qui jette ses dernières forces dans l’aventure d’écrire.

« Pour le dire en deux mots : j’ai cessé mon activité de photographe pour devenir écrivain. Rester écrivain a été une autre histoire. Mon premier livre m’a valu un petit succès, puis, alors même que je me sentais progresser, j’ai vu autour de moi s’émousser l’enthousiasme. Le métier d’écrivain consiste à entretenir un feu qui ne demande qu’à s’éteindre. Un feu dans la neige. Il faudrait prévenir, mettre un panneau. Cela exige une grande volonté. Achever un texte ne veut pas dire être publié, publié ne veut pas dire être lu, lu ne veut pas dire être aimé, aimé ne veut pas dire avoir du succès, avoir du succès n’augure aucune fortune. »

Franck Courtès fut photographe pendant vingt ans. Il est l’auteur de deux recueils de nouvelles remarqués, Autorisation de pratiquer la course à pied (JC Lattès, Prix de la SGDL, 2013) et Les Liens sacrés du mariage (Gallimard, 2022), et de plusieurs romans et récits, parmi lesquels La Dernière photo (JC Lattès, 2018).