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Marie de Hennezel

Marie de Hennezel

L’Éclaireuse (Actes Sud)
Entretiens avec Olivier Le Naire

À soixante-dix-sept ans, la psychologue et psychanalyste Marie de Hennezel revient de façon personnelle et intime sur son parcours hors norme, ses rencontres, ses engagements et son action. Un témoignage capital et des propositions concrètes au moment où le projet de loi sur la fin de vie mais aussi la place des personnes âgées dans notre société sont au cœur du débat public.
Longtemps tabous, le vieillissement, le grand âge et la fin de vie sont devenus des enjeux de société cruciaux : près d’un Français sur trois aura plus de soixante ans en 2050… « C’est aujourd’hui et maintenant que tout se joue », alerte Marie de Hennezel. Dans ce moment clé du débat collectif, elle nous aide à réfléchir et à avancer sur ces sujets graves et complexes. Elle propose des solutions réalistes et humaines qui invitent à changer notre regard collectif, et à aborder de manière positive, digne et féconde la vieillesse et la fin de vie. Connue pour avoir été proche de François Mitterrand, qu’elle a côtoyé pendant douze ans et avec qui elle a partagé nombre de réflexions sur la mort et sur la spiritualité, Marie de Hennezel se distingue par son regard singulier sur l’être humain et son destin. Elle puise son « savoir-faire » dans sa pratique de psychologue, de psychanalyste et d’accompagnatrice de personnes en fin de vie. Mais aussi dans son ouverture spirituelle, qui ne s’arrime à aucune religion, et dans son lien assumé avec l’invisible. Audacieuse, libre et expérimentée, elle sait s’adresser à tous de manière claire et vivante.

 

Bibliographie :

Vieillir solidaires, avec Tristan Robet, Robert Laffont, 2023.

L’Aventure de vieillir, Robert Laffont/Versilio, 2022.

Vivre avec l’invisible, Robert Laffont/Versilio, 2021 ; Pocket, 2022.

L’Adieu interdit, Plon, 2020 ; Pocket, 2021.

Et si vieillir libérait la tendresse…, avec Philippe Gutton, In Press, 2019. Croire aux forces de l’esprit, Fayard, 2016 ; Pocket, 2018.

Sex & sixty. un avenir pour l’intimité amoureuse, Robert Laffont, 2015 ; L’Âge, le désir et l’amour, Pocket, 2016.

Nous voulons tous mourir dans la dignité, Robert Laffont, 2013 ; Pocket, 2015. J’ai choisi de me battre, j’ai choisi de guérir, avec Claude Pinault, Robert Laffont, 2014.

Loin des doctrines, à l’écoute de l’âme, Pocket, 2013.

Qu’allons-nous faire de vous ? avec Édouard de Hennezel, Carnets Nord, 2011 ; Le Livre de poche, 2013.

Une vie pour se mettre au monde, avec Bertrand Vergely, Carnets Nord, 2010 ; Le Livre de poche, 2011.

La Chaleur du cœur empêche nos corps de rouiller, Robert Laffont, 2008 ; Pocket, 2010.

La Sagesse d’une psychologue, Éditions Jean-Claude Béhar, 2009 ; Loin des doctrines, à l’écoute de l’âme. Sagesse d’une psychologue, Pocket, 2013. Mourir les yeux ouverts, Albin Michel, 2005 ; Pocket, 2007.

Le Souci de l’autre, Robert Laffont, 2004 ; Pocket, 2005.

Propositions pour une vie digne jusqu’au bout, Le Seuil, 2004.

Le Grand Livre de la tendresse, Albin Michel, 2002.

Nous ne nous sommes pas dit au revoir, Robert Laffont, 2001 ; Pocket, 2002. Croître jusqu’au dernier moment, avec Edmond Blatchen, Alice, 2001.

La Quête du sens, Albin Michel, 2000.

L’Art de mourir, Robert Laffont, 1997 ; Pocket, 2000.

La Mort intime, Robert Laffont, 1995 ; Pocket, 2006.

L’Amour ultime, avec Johanne de Montigny, Hatier, 1993 ; Le Livre de poche, 1997.

 

Biographie :

Marie de Hennezel est née le 5 août 1946 à Lyon. Elle est la cinquième d’une famille de onze enfants. Elle a trois enfants, et six petits enfants.

Après avoir fait des études de langues et enseigné l’anglais à la Maison d’Education de la Légion d’Honneur de Saint Denis, elle est retournée à l’université pour y achever un DESS de psychologie clinique et un DEA de psychanalyse.

Sa carrière de psychologue commence en 1975. La loi Veil sur les interruptions volontaires de grossesse vient d’être votée. Des vacations de psychologues sont crées dans les bureaux d’aide sociale. C’est dans le cadre de ces consultations de planning familial que Marie va écouter pendant 7 ans des femmes en détresse. Puis, elle obtient un poste de psychologue dans un hôpital psychiatrique à Villejuif. Elle y travaille trois ans auprès de grands psychotiques.

En 1986, lors d’un déjeuner amical avec François Mitterrand, alors président de la république, celui ci lui parle des travaux d’une commission ministérielle sur l’accompagnement des mourants et du projet de création d’une unité de soins palliatifs pilote à l’ancien hôpital universitaire (aujourd’hui Institut Mutualiste Montsouris) à Paris.

François Mitterrand lui propose alors d’intégrer la première équipe de soins palliatifs en Europe continentale. Cette équipe, dirigée par le Docteur Abiven, est entièrement volontaire. Marie de Hennezel participe à la formation des soignants qui se réunissent régulièrement en attendant que s’achèvent les travaux de ce petit service (12 lits) destiné à accueillir des personnes en phase terminale d’une maladie mortelle.

Dans un monde marqué par le déni de la mort, où trop souvent les gens meurent dans la solitude, le silence et l’abandon, cette création représente un formidable défi : montrer que l’on peut mourir dans des conditions humaines, dignes, sans souffrances intolérables, entourés de sa famille et de ses amis.
C’est l’expérience acquise dans ce service que Marie de Hennezel relate dans « la mort intime » (1995), préfacé par François Mitterrand, quelques mois avant sa mort.
Elle y raconte aussi certains moments forts vécus pendant les deux ans (1990-1992) qu’elle a passé au sein de l’unité de soins Sida, dirigée par le Docteur Tristane de Beaumont à l’hôpital Notre Dame du Bon secours. C’est l’époque noire du Sida, où de nombreux jeunes gens meurent dans les hôpitaux, remettant en question médecins et soignants démunis, car trop pris dans l’illusion de la toute puissance médicale.

Devant l’immense besoin d’accompagnement psychologique et spirituel des personnes touchées par le VIH, Marie de Hennezel fonde en 1992, avec Jean-Louis Terrangle, l’Association Bernard Dutant – Sida et Ressourcement. Son objectif est d’accueillir ceux qui, condamnés par la médecine, conscients d’avoir un temps limité à vivre, sont en quête de sens.
Avec l’évolution des nouvelles thérapies, le Sida devient une maladie chronique et l’Association Bernard Dutant, aujourd’hui basée à Marseille, s’oriente vers des activités de ressourcement pour « prendre soin de soi » (week-ends de marche, théatre, soirée de partage).

Depuis le succès de Le Mort intime (traduit en vingt langues) Marie de Hennezel continue à écrire pour transmettre son expérience et contribuer au changement des attitudes face à la mort. Elle participe à des congrès internationaux, des séminaires de formation, donne des conférences.
Sa formation universitaire (DESS de Psychologie Clinique et DEA de Psychanalyse à Paris VII) s’est enrichie de formations personnelles auprès notamment d’Elie Humbert (ancien président de la Société Française de Psychologie Analytique), de l’américain Richard Moss, de Frans Veldman, fondateur du CIRDH, Centre International de Recherche et de Développement de l’Haptonomie.
Sa formation à l’Haptonomie a été essentielle dans l’approfondissement des qualités de contact et de présence, si nécessaires dans le soin et l’accompagnement des grands malades et des mourants.

En 1999, Marie de Hennezel a reçu les insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur, sur proposition du premier ministre Lionel Jospin; ils lui ont été remis par Sœur Emmanuelle.

En octobre 2002, Jean-François Mattei, Ministre de la Santé, de la Famille et des Personnes Handicapées, lui confie une mission sur la fin de vie. 
Un rapport « Fin de vie et Accompagnement » est remis au ministre le 16 octobre 2003.

En mars 2003, Jean-François Mattei, Ministre de la Santé, de la Famille et des Personnes Handicapées, lui remet les insignes d’Officier de l’Ordre National du Mérite.

Le 17 décembre 2003, elle est auditionnée par la mission parlementaire d’information sur l’accompagnement de la fin de vie. Cette mission a proposé une loi sur les droits des malades et la fin de vie qui a été adoptée par le parlement le 30 novembre 2004.

Le 26 mars 2006, elle est invitée par Monseigneur André Vingt-Trois à donner une conférence à Notre Dame, sur le thème du « Mourir », dans le cadre des prestigieuses Conférences du Carême.

Elle a été chargée de mission auprès de Philippe Douste-Blazy puis de Xavier Bertrand, Ministres de la Santé. Dans le cadre de sa mission, elle a effectué un tour de France des régions, en appui des Agences régionales d’hospitalisation (ARH) et des DRASS, pour informer et sensibiliser les professionnels de santé confrontés aux fins de vie à la culture palliative

En septembre 2007, son rapport de mission « La France palliative » a été remis à Madame Roselyne Bachelot. Ce rapport fait l’état des lieux de l’avancée de la culture palliative en France.

Elle a été longtemps  membre du Comité national de suivi du développement des soins palliatifs et de l’accompagnement (CNSSA) et fait partie du Comité de Pilotage de l’Observatoire national de la fin de vie, crée par Madame Roselyne Bachelot en avril 2010.

D’octobre 2010 jusqu’en 2018, elle a assuré une chronique mensuelle dans Psychologies Magazine.

Depuis septembre 2008, Marie de Hennezel anime régulièrement des séminaires sur « l’art de bien vieillir » pour la Caisse de retraite des professions du spectacle, de l’audio-visuel et de la presse, AUDIENS, ainsi que des conférences.

Elle a mis en place un « parcours l’aventure de vieillir » pour les résidents des Résidences services Domitys qui accueille des personnes autonomes de 80 à 100 ans. Elle a formé déjà 3 groupes de psychologues à sa manière de travailler. Ceux-ci animent désormais ces « parcours » offerts dès qu’une nouvelle résidence s’ouvre. Elle anime aussi une dizaine de conférences par an au sein de ces résidences sur le thème « Peut-on décider de vieillir heureux »

En 2017 et 2018, elle s’est rendue au Kurdistan irakien, à la demande de l’ONG Elisecare pour former les psychologues irakiens en charge des survivants yésidis abrités dans les camps.

Elle a intégré en février 2022 le CNaV (Conseil national auto proclamé de la vieillesse) et a donné une conférence au Contre Salon des Vieilles et des Vieux en novembre 2023 sur le thème « le sens de l’âge ». Elle est également membre de l’association Old Up.




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