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Stéphane Bret

Stéphane Bret

Nuances de noxtalgie

Novembre 2021 : Silvère Ripert regarde à la télévision l’annonce de la candidature d’Éric Zemmour à l’élection présidentielle de 2022. Très surpris par le recours forcené de ce candidat au sentiment de nostalgie du passé de la France, il s’endort normalement le soir mais se retrouve, au cours de rêves éprouvés dans son sommeil, dans trois époques différentes, avec de nouveaux métiers, sans avoir gardé la mémoire de sa vie de 2022. La nostalgie apparaît alors comme une illusion, un miroir déformant, un remède à un mal-vivre du moment, mais un sentiment indispensable, tel un médicament analgésique.

Extraits : « Mais qu’était alors ce sentiment de nostalgie ? Une déformation de la mémoire, une idéalisation du passé, la traduction d’un mal-vivre contemporain ? Silvère en conclut que l’on avait besoin de ce sentiment, qu’on le sollicitait tel un tranquillisant. Il était indispensable dans son recours, mais il était illusoire, trompeur, tel un miroir passablement déformant»

Séduisantes chimères

Novembre 1918 : Arnaud Girard, banquier, Aude Larivière, couturière, Adrienne Roux, infirmière entrevoient les conséquences du conflit enfin terminé : ils vont être entraînés dans les années folles, ce tourbillon indescriptible, et vivre avec authenticité, en rupture avec le monde ancien d’avant-guerre.
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Extrait : « Ces deux femmes, chacune éclairée de sa propre expérience des gens de l’arrière, dont le rôle dans la victoire finale allait être plus tard reconnu, subodoraient ce tremblement de terre, ce soulèvement de plaques tectoniques ; la démonstration de l’égale aptitude des femmes à remplir des rôles traditionnellement dévolus à la gent masculine était faite. Il n’était pas question, mais alors pas du tout, de rentrer au foyer, d’enfiler à nouveau le costume de l’assistante, de celle qui reste éternellement dans les coulisses de l’histoire. »

Stéphane Bret est l’auteur de dix romans et d’un recueil de nouvelles. Il écrit régulièrement dans les sites littéraires tels que La Cause Littéraire, Babelio, Critiques libres, Lecteur.com, Onlalu.

Au malheur de l’identité (BoD)

Qu’est-ce qu’un Français ? Édouard Desprez, jeune journaliste avide de réussite et de reconnaissance , en proie à des interrogations sur ses origines, va tenter de répondre à cette question en se rangeant dans le camp des Collabos durant l’Occupation .Il sera encouragé dans cette attitude par Maurice Strootmans, fasciste et antisémite convaincu, membre du PPF de Jacques Doriot,et ne saura pas garder l’amour d’Hélène, jeune musicienne, élève au Conservatoire , qui ne partage pas les passions identitaires d’Edouard qui le conduiront à sa perte.

Extrait : « Édouard Desprez put méditer sur les dernières observations du juge Nordmann. Qu’est-ce qu’être Français ? Il s’était posé la question longtemps. Cela prenait parfois trop de places dans sa vie, il le reconnaissait parfois, lorsque cette quête obsédante de l’identité allait jusqu’à mettre en danger son équilibre intérieur. Il s’était interdit l’exploration de certains horizons. Il ne s’était pas égaré hors des sentiers battus, qui lui offraient cette sécurité, cette quiétude à la source de sa conduite … »

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L’Embellie (Edilivre)

Dans la France des années trente, Julien Massis, Damien Ribot, Arlette Gravier sont employés  ou ouvriers dans leurs entreprises respectives : les usines Renault à Billancourt, Citroën au quai de Javel , ou aux Trois Quartiers, grand magasin .Ils vont connaître le Front Populaire, sa préparation, son apogée au cours des grèves de l’été 36 , son déclin .Leurs vies en seront profondément changées et leurs convictions mises à l’épreuve , parfois cruelle, des faits .Ils ne céderont pas au cynisme mais en retireront plus de forces pour dessiner l’avenir avec lucidité. L’embellie est un roman pourvu d’un arrière-fond historique, la France du Front populaire ; il est aussi un hommage à la radiodiffusion, media essentiel durant cette période agitée.

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Rendre hommage , à ma modeste échelle , à ces gens, cette foule anonyme de militants, de syndiqués , qui ont contribué à changer la vie de millions de salariés de cette époque , à un moment où l’on croyait encore que le progrès social était possible et envisageable .Rendre hommage , aussi , à un grand homme ,Léon Blum,  leader du Front populaire , qui incarna alors une conception noble et haute de la vie politique , et s’inscrivit pour toujours dans l’un des plus beaux chapitres de l’histoire de France : l’été 36, ce grand tournant.
Stéphane Bret

Extrait : « Arlette Gravier se souvint de ce départ, gare de Lyon, au début d’août 1936.Elle avait choisi avec Bertrand la formule des trains spéciaux, qui offrait un Paris-St-Raphaël pour cent soixante-cinq francs aller-retour. Elle scruta ces gens, ils s’installaient dans le train, en troisième classe, les valises pleines à craquer, ces familles qui s’étreignaient sur le bord des quais, se souhaitant bonnes vacances .Sur certains wagons, ce qui aurait pu être interprété comme un acte de vandalisme en d’autres circonstances se mua en  un symbole du moment : « MERCI BLUM ! » badigeonné hâtivement à la peinture blanche sur les portières des voitures. » 

L’auteur, 72 ans, réside  à Boulogne-Billancourt,  s’intéresse de longue date à beaucoup de domaines de la vie culturelle, dont bien sûr la littérature.

Auteurs favoris : Virginia Woolf, Thomas Mann, Joseph Conrad, William Faulkner, Aragon, Drieu La Rochelle, et bien d’autres impossibles à mentionner intégralement.
Centres d’intérêt : Littérature, cinéma, théâtre, expositions (peintures, photographies), voyages.
Orientations : la réhabilitation du rôle du savoir comme vecteur d’émancipation, de la culture vraiment générale pour l’exercice du libre arbitre, la perpétuation de l’esprit critique comme source de liberté authentique, la mise à profit de l’écriture romanesque pour illustrer des interrogations et restituer une vision du monde abreuvée aux sources du réel .




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